Les fleurs peuvent vous faire faire des rencontres intéressantes ou désolantes, au choix ~ [Aniceta / Arencia]

Arencia n'était pas vraiment joyeuse en ce début d'après-midi.
En effet, assignée d'une mission par sa famille, la vraie, elle devait suivre un homme à mi chemin entre la quarantaine et la cinquantaine, mais parce qu'un malheur n'arrive jamais seul, l'homme s'était engouffré dans des rues toutes plus petites les unes que les autres, et Arencia ne connaissant ni d’Ève ni d'Adam cette ville l'avait perdu.
Elle se trouvait donc présentement en train de demandait son chemin à des hommes d'une vingtaines d'années pas nets pour un sous. Loin d'avoir peur, l'argentée reformula pour la deuxième fois sa demande.

- Excusez-moi messieurs, mais c'est important. Pourriez-vous me dire comment me rendre à la boulangerie de la ville ?

Le plus grand des deux hommes, regardant lubriquement Arencia lui dit.

- Peut-être que si tu nous paye d'une certaine manière, nous t'y conduirons,belleza ~

Le nuage le regarda froidement. L'homme ne fut apparemment pas effrayé puisqu'il approcha dangereusement sa main des cheveux argents. Reculant instinctivement Arencia répéta maintenant pour la troisième fois.

- Merci de bien vouloir me répondre. Et ne rien tenter de louche.

- Mais c'est qu'elle mordrait la petite.

Arencia soupira. Elle en était sûre, sa mission allé être un fiasco à cause de ces gusses. Et puis, à l'heure qu'il était, sa cible c'était largement éloignée. Dire qu'elle avait suée eau et sang pour la trouver. Elle soupira de nouveau. Ses parents allaient la tuer et elle n'aurait plus de missions avant longtemps, c'était certain. Elle serait obligée de faire les missions de la marraine et de rentrer au manoir. Elle frissonna. Elle ne voulait pas côtoyer les autres gardiennes, le nuage était bien chez elle, dans son petit bar à travailler. Furtivement elle regarda en face d'elle la boutique de fleurs, elle se dit que finalement, peut-être que la ou le gérant pourrait la renseigner. C'est dans cette optique qu'Arencia s’avança, allait s'avancer vers le magasin quand un bras la retint.

- Ep, ep, où elle va la petite ? Tu es pas bien en notre compagnie ? Lui dit l'homme tout en resserrant sa prise.

- Lâchez-moi je vous prie. Comme à son habitude le nuage était froid.

- Sûrement pas.

Dans un simple effort Arencia retourna le bras qui la tenait ainsi que l'homme qui tomba à terre, soumis à la gardienne. Son comparse cria alors.

- Mon dieu ! Robert ! Lâche le espèce de garce !

Son cri ayant alerté du monde, Arencia se trouva vite encerclée par une foule de gens, et c'est ainsi que son plus gros problème de la journée commença.

Si on regardait bien, dans une certaine rue d'une certaine ville de Sicile, à gauche de la boutique d'un fleuriste, se tenant une porte peinte en blanc avec le numéro 27b. Derrière cette porte, un escalier donnait à l'étage de la boutique. Cela faisait maintenant dix ans que l'oncle d'Aniceta vivait là, suite à son divorce. Et depuis dix ans, Aniceta ouvrait cette porte, empruntait cet escalier, et rentrait dans l'appartement à n'importe quel moment de la journée. Il était rare que Gino l'empêche de venir crécher chez lui, sachant pertinemment comme tout le quartier que sa sœur et sa nièce ne pouvait faire une semaine sans se crier dessus.
C'est comme ça que comme à son habitude...

-Onc'Ginooo! Je suis là!
-Bonjour ma Nina! Mais ne claque pas la por...te.

Et en claquant la porte, la gardienne fit en vitesse la bise à son oncle, avant de monter sur un tabouret et ouvrir une trappe au plafond. Elle sortit un escalier de la trappe, elle monta à l'étage, replia l'escalier escamotable, et referma la trappe de l'intérieur.
Voilà, elle y étais. Son petit coin à elle. Sa chambre tout en bois dans le toit de la maison, à côté du grenier. Son lit, assez grand pour une personne et un enfant, était coincé entre deux poutres contre le mur et recouvert d'un couvre lit coloré en patchwork. L'orange, le vert, et le beige du bois était les couleur les plus présente dans la pièce.

-Enfin chez soi! dit elle en souriant.

Elle se laissa tomber sur le lit, la tête dans un oreiller rose bonbon. Elle regarda les murs de la chambre, couvert de quelque poster de groupe de son enfance (tel que Cascada ou Mozart l'Opéra Rock) et de photo. Ou même de post-it. Une peluche Simba trônait sur une chaise. A côté de ça, des CD de groupe de rock ou de pop, des revue sur les manga ou les fantôme anglais, un dépliant pour une pièce de Shakespeare, et même des gros bouquins de Victor Hugo. Autant dire que quasi toute sa vie reposait là. Même le symbole de sa famille, les Quadrifoglio, dont elle avait gravé le célèbre trèfle à quatre feuille sur la poutre au "sud" de son lit.
Elle se mis sur le dos, et regarda à droite, ou une grande fenêtre en demi cercle donnait sur la rue. Elle songeait depuis quelque minute quand soudain...

- Ep, ep, où elle va la petite ? Tu es pas bien en notre compagnie ? dit une voix dehors, assez fort que pour que la sicilienne l'entende et reconnaisse la voix.

C'était surement le Robert, le Don Juan de la ville. Tout le monde -ou presque- se connaissait ici, alors, facile de reconnaitre ce type!

- Lâchez-moi je vous prie." répondit une voix féminine.

"La pauvre..." pensa Aniceta.

- Sûrement pas." déclara le Robert.

Elle entendis alors le bruit typique de quelqu'un qui tombe à terre, et puis...

- Mon dieu ! Robert ! Lâche le espèce de garce !

-Eh bien, elle en a de la force cette nana! Et j'avais raison~ dit-elle pour elle même, avant d'ouvrir la fenêtre pour voir le spectacle.

Elle vit un attroupement de personne autour d'une fille, de Robert, et d'un gars que -pour une fois- elle ne connaissait pas. Pendant une seconde, elle se prépara mentalement à intervenir, et, se penchant par sa fenêtre, cria:

-Bon, ça suffit oui?? Y en a qui aimerait pour une fois du calme ici, merde! J'ai pas envie d'intervenir pour que vous fermiez votre gueule et arrêtiez de jouer les macho!

Puis, posant son regard sur la demoiselle draguée deux seconde plus tôt par Robert, sa bouche béa.
Arencia.

- Bon, ça suffit oui ? Y en a qui aimerait pour une fois du calme ici, merde ! J'ai pas envie d'intervenir pour que vous fermiez votre gueule et arrêtiez de jouer les machos !

Arencia leva son visage vers la source du cri, une voix bien connue d'ailleurs. Loin d'elle l'idée de vouloir entendre cette voix, surtout en cet instant. Tenant toujours Robert à pleines mains, elle le lâcha violemment sur le sol, son compère accouru vers lui et s’enquit de son état. L'argentée pensa lui avoir cassé l'épaule, rien de bien méchant.
Elle se concentra ensuite sur Aniceta à sa fenêtre.

- Celle qui fait le plus de bruit pour le coup ma chère, c'est toi. Au passage, je me demande si chez toi c'est une manie de crier à chaque fois que l'on se rencontre ? Le fais-tu exprès ? Tu veux me faire perdre l'usage de mes tympans ? Ou bien tu ne sais pas t'exprimer autrement ? Ça se soigne tu sais.

Arencia dans son sarcasme en oublia la foule qui la regarda médusée.

- Celle qui fait le plus de bruit pour le coup ma chère, c'est toi. Au passage, je me demande si chez toi c'est une manie de crier à chaque fois que l'on se rencontre ? Le fais-tu exprès ? Tu veux me faire perdre l'usage de mes tympans ? Ou bien tu ne sais pas t'exprimer autrement ? Ça se soigne tu sais.

Oh rage, pourquoi elle? N'importe qui, sauf elle!
Vraiment, Aniceta ne comprenant pas cette fille. Elle se prenait tout le temps de haut, se complaisant malgré ce qu'elle disait dans un rôle de victime incomprise mais rebelle car ça fait bien. Ouais, mais juste dans les romans mal écrit. La brunette trouvait plutôt qu'elle reculait en courant. Au fond, elle semblait une personne vraiment sympas. C'était cette manie de "péter plus haut que son cul et de te menacer toute les trois secondes avec un kunaï" qui l'exaspérait.

-Nan, je sais parler normalement, c'est juste toi qu'est toujours là quand on s'y attends pas, et c'est franchement louche. Faut croire que t'es le soufflet qui attise le feu de mes corde vocale. Va savoir! En tout cas, maintenant que tu t'es mise le village à dos, ne compte plus jamais sur moi pour t'aider! Demerde toi! Bonne chance, Blanche-Neige! lui cria-t-elle, juste par pure plaisir.
-Oh, la batarde! Tu l'as connais? Fait la dégager ta pote! s'égosilla Robert
-LA BATARDE, ELLE T'AS DEJA DIS DE LA FERMER! hurla-t-elle presque en lançant un épais livre nommé "Dictionnaire de Russe", qui bloquait son lit contre une des poutre.

Ensuite, elle s'éloigna de la fenêtre, afin de prendre un jus de pomme et revenir admirer le spectacle, affalée sur son lit.

Toujours du haut de sa fenêtre, Aniceta répondit à Arencia, qui elle jetait un bref coup d’œil aux personnes proches.

- Nan, je sais parler normalement, c'est juste toi qu'est toujours là quand on s'y attend pas, et c'est franchement louche. Faut croire que t'es le soufflet qui attise le feu de mes corde vocales. Va savoir ! En tout cas, maintenant que tu t'es mise le village à dos, ne compte plus jamais sur moi pour t'aider! Démerde-toi! Bonne chance, Blanche-Neige !

Et revoilà ce stupide surnom. Il fallait croire que les 'compagnes' d'Arencia avait une fâcheuse tendance à lui trouver des surnoms stupides et sortit d'on ne sait où.

- Oh, la bâtarde! Tu l'a connais ? Fait la dégager ta pote !
Cria l'homme à terre à l'adresse de la brune.

- LA BÂTARDE, ELLE T'AS DÉJÀ DIS DE LA FERMER !

La Tempête lui répondit en lui lançant un dictionnaire de Russe qui atterrit non loin d'Arencia.
Ne tenant plus, l'argentée éclata d'un rire froid et cristallin. Elle rigola de tout son saoul, mais non pas parce que la situation avait quelque chose de comique, non. Plutôt devant la naïveté dont pouvait faire preuve la plus jeune.
Son rire durant quelques minutes, si bien qu'elle se tint les côtes avec ses bras.

- Elle est complètement folle ! Hurlèrent en cœur les deux comparses au sol.

Sans les regarder, Arencia répondit à la brunette qui, elle le savait été toujours là.

- Tu sais, je n'ai jamais demandé ton aide. Je pense être assez grande et mature pour me débrouiller seule. Ton aide ne ferait que m'enfoncer plus. Je pense que je ne suis pas un soufflet, je pense juste que tu as un sang trop chaud et que tu t'emportes trop facilement. Tu n'as pas encore atteint l'âge mur.. je suppose.
Sur ce, je te laisse, j'ai une boulangerie à trouver et un travail à remplir.

Ses cheveux voletant autour d'elle, Arencia se tourna et partit vers le nord de la ville sans se soucier de l'autre fille ni de Robert.

- Tu sais, je n'ai jamais demandé ton aide. Je pense être assez grande et mature pour me débrouiller seule. Ton aide ne ferait que m'enfoncer plus. Je pense que je ne suis pas un soufflet, je pense juste que tu as un sang trop chaud et que tu t'emportes trop facilement. Tu n'as pas encore atteint l'âge mur.. je suppose. Sur ce, je te laisse, j'ai une boulangerie à trouver et un travail à remplir" lui dit fièrement la blanche, écroulée de rire.

Et la blanche partit... complétement à l'opposé de la boulangerie. "Est-elle tout simplement stupide et ne désire pas le laisser paraître, ou elle veut juste encore essayer de péter plus haut que la lune?" pensa la fille aux yeux vert, tout en continuant son jus de pomme.

-Hey, Blanche-Neige! D'abord, si t'es si mature, tu rigolerais pas comme une baleine en pleine rue. Et de deux, tu saurais que la boulangerie est légèrement à l'opposé de la direction que tu viens de prendre! Je parie mon job au prochain festival que t'es passée vingt fois devant sans la voir, si tu viens de par là! Et puis, si tu t'informais légèrement, eh bien, tu saurais que ça fais une semaine que le village s'abstient de manger de délicieux croissant parce que la famille Crenichi à fermé boutique jusque la semaine prochaine! Bonne chance!

Les gens qui s'étaient attroupé rire et approuvèrent entre eux les propos de l'italienne haut-perchée. Elle voulait se moquer d'elle? Raté!

-Arriverderci! fini-t-elle en fermant définitivement sa fenêtre, et se levant tout doucement pour jeter son jus terminé.

Plus tard dans la journée, elle s'en alla rechercher son dictionnaire de russe, qu'elle n'avait d'ailleurs jamais pris la peine de lire, et retourna dans sa chambre.
Décidément, elle ne comprendrait jamais cette fille. Elle pensait vraiment qu'elle pouvait être sympas, mais c'est comme si elle faisait tout pour le cacher. Comme si être complexe et digne d'un roman a Mary-Sue lui plaisait. Elle ne savait jamais dire si elle était fausse ou vraie. Mais personne n'est parfait.

Et c'est sur cette pensée philosophique qu'elle s'en retourna chez sa mère avec un bouquet de fleur, qui eu le pouvoir de lui faire effacer tout souvenir de leur querelle du matin.

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